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100 ans de Chemin de Fer dans la Vallée de la Canner

 

 

 

100 Ans de Chemin de Fer

 

 

Sur la Ligne METZ - VIGY - ANZELING

 

 

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Article du Républicain Lorrain le 25-05-2008

 

Le 24 Mai 2008,

 

Nous avons fêté les 100 ans de la ligne de chemin de fer de Metz - Vigy - Anzeling

Depuis des mois les membres de l'A.L.E.M.F. se sont mobilisé(e)s pour préparer cet événement ;

 
Récit en images



Rencontre entre deux "personnages" Mr scheil  ancien roulant de la SNCF sur les machines à Vapeur et Mr Eric Pieczak Conducteur du TGV recordman de vitesse sur rail ( 574.8 km/h V150 )


Arrivée de Mr le Sénateur Jean louis Masson avec Mr le Maire de Vigy  une personnalité incontournable pour l'A.L.E.M.F. sans lui nous ne serions pas a Vigy ....

                        


                 Les membres de l'A.L.E.M.F ont revêtues des habits de la "belle époque"

RAPPELONS NOUS 1908 !!

 

Le Président de l'ALEMF Gilles Zolver ouvre la cérémonie .... Nous attendons le train sur le quai de la Gare de Vigy , nous sommes le 25 Mars 1908 , nous ne savons pas s'il faisait beau ce jour la , en tout cas nous attendons l'arrivée sous une pluie fine aujourd'hui !

l

Le chef de gare Martin Gleitz lance " le train en provenance de Metz entre en gare , éloignez vous de la bordure du quai ! " ça n'a pas changé !


          Dans quelques secondes , Hommage ....  Eric Pieczak va découvrir la plaque commémorative


        

 

100 Ans en lettre d'or ...  

Hommage aux femmes et aux hommes

qui ont écrit l'histoire de cette ligne ...

 



                          

      

De 1908 à 2008, les réseaux inscrit en lettre d'or et l'ALEMF

pour continuer l'Aventure ferroviaire


Un ruban coupé pour une destinée nouvelle , transmettre cette histoire aux futures générations , Mme la Député Filippetti , Mr le Sénateur Jean Louis Masson , Eric Pieczak  un trio de personnalités à la hauteur de l'événement .

RAPPELONS NOUS 1908 !



Quelques jours avant ....

Articles du Journal de Metz  traduit ( le Metzer Zeitung )


Mercredi 5 février 1908


La ligne de chemin de fer de Metz à Anzeling. - La nouvelle ligne de chemin de fer à voie normale de Metz à Anzeljng, construite par l'administration des chemins de fer d'Empire avec stations à Vantoux, Nouilly, Failly, Sanry-lès-Vigy, Vigy, Bettelainville, Villers-Bettnach et Piblange sera livrée au 1er avril prochain à la circulation pour le trafic des voyageurs, colis postaux et marchandises. (LL)



Samedi 22 février 1908
Chemins de fer. Il nous revient, qu’à partir du ler mai prochain, les trains-poste Francfort-Paris ne passeront plus par Pagny-Frouard, mais, bien par Metz-Uckange-Florange-Hayange (arrêt), Sedan et Reims. La durée du trajet sera ainsi raccourcie d'une heure.
La nouvelle ligne Metz-Vigy-Anzeling doit être livrée à la circulation le 1er avril prochain. Provisoirement, c'est-à-dire jusqu’au ler juillet trois trains circuleront par jour dans chaque direction : départ de Metz : 8 h. 30 matin, 2 h. 45 après-midi et 7 h. 40 soir ; arrivées à Anzeling : 9 h. 50 matin, 4 h. 04 après-midi et 9 h. soir ; - Départ d'Anzeling : 6 h. matin, midi 35 et 5 h. 22 soir ; arrivées à Metz : 7 h. 30 matin, 1 h. 55 après-midi et 6 h. 40 soir. (GdL)


Dimanche 8 mars 1908
Chemin de fer. - On nous écrit :
« Il y a beaucoup à louer dans la conduite de MM. les employés des chemins de fer. Cependant il y a un point du règlement qui n'est pas toujours observé. Le train doit s'arrêter devant le quai des gares, arrangés pour la montée et la descente facile des voyageurs. S'il le dépasse, le chef de gare fait faire machine en arrière et tout est bien. Dans les haltes, il n'y a personne pour ordonner ce mouvement, d'où la cause d'accidents fâcheux. Car, vu la hauteur d'un train, il est impossible aux enfants, aux femmes et surtout aux personnes âgées, de monter dans le train et encore moins d'en descendre sain et sauf... Et si c'est la nuit, quel saut périlleux ! Aussi, à une certaine halte, entre autres, signale-t-on des bras cassés. Samedi dernier, vers trois heures, un respectable voyageur descendant très prudemment, fit une chute assez grave devant le chef de train, peu empressé ; depuis il marche difficilement. C'est trop manquer aux voyageurs qui paient. L'administration est justement priée de rappeler à l'exactitude du règlement, d'autant plus qu'on est sévère pour la moindre contravention. X. » (LL)


Jeudi 19 mars 1908
Nouvelles voitures de 4e classe. - Depuis quelques jours de nouvelles voitures de 4e classe circulent sur différentes lignes. On a fait de grands progrès, car les nouvelles voitures sont de véritables wagons-salons. De chaque côté les voitures ont quatre grandes glaces pareilles aux trains D. A l'intérieur, des bancs sont installés le long des parois où les voyageurs peuvent se reposer à leur aise. Les nouvelles voitures rencontrent partout la satisfaction des voyageurs. (LL)

Vendredi 20 mars 1908

Metz-Vigy-Anzeling. La réception officielle de la nouvelle ligne Metz-Vigy-Anzeling aura lieu mercredi prochain 25 mars. Cet acte aura le caractère d’une petite solennité en ce sens que les maires, les adjoints et les Conseillers municipaux des communes où se trouvent des gares attendront à la gare respective le train venant de Metz. Après la réception qui se terminera à Anzeling, le train retournera immédiatement à Vigy où un déjeuner réunira les personnes qui auront pris part à l'excursion. Après le déjeuner, un train partira à 3 h. 30 de Vigy pour Metz où il arrivera à 4 h. 28, et un autre, à la même heure, de Vigy pour Anzeling où il arrivera à 4 h. 10.
La nouvelle ligne a des stations à Metz, Vantoux, Nouilly, Failly, Sanry-lès-Vigy, Vigy, Bettsdorf, Villers-Bettnach, Piblange et Anzeling. (GdL)


Mardi 24 mars 1908
Le service postal sur la nouvelle ligne de Metz à Anzeling. - A partir du ler avril prochain, date de l'ouverture de la nouvelle ligne de chemin de fer de Metz-Anzeling-Bouzouville, le service postal subira les modifications suivantes :
1° Des bureaux de poste ambulants acceptant des envois postaux de toute sorte circuleront journellement sur la nouvelle ligne dans les trains 1445 partant de Metz à 8 h. 1/2 et 1454 quittant Bouzonville à midi 35. Les trains 1447, quittant Metz à 2 h. 45 et 1456 quittant Bouzonville à 5 h. 22 ne transporteront des envois postaux que pendant les jours de semaine.
Des sacs de dépêches seront transportés pendant les jours de semaine par les soins du personnel des trains par les trains de voyageurs 1442 quittant Bouzonville à 6 h. et 1449, quittant Metz à 7 h. 40. Les bureaux de poste à Vallières, Noisseville, Vigy et Antilly seront desservis à partir du ler avril par la nouvelle ligne de chemin de fer.
2° Sont supprimés à partir de cette date les courriers communiquant entre Metz et Noisseville, Metz et Vigy et Vigy-Antilly-Ennery.
3° Pendant la semaine un courrier partant de Vigy desservira deux fois quotidiennement la localité d'Antilly.
Départ de Vigy à 9 h. 15 et à 3 h. 30 ;
Arrivée à Antilly à 9 h. 45 et à 4 h. ;
Départ d'Antilly à 9 h. 50 et à 4 h. 05 ;
Arrivée à Vigy à 10 h. 20 et à 4 h. 35.

Les dimanches et jours de fête ce courrier sera remplacé par une tournée de facteur.
4° Des courriers avec transport illimité d'envois postaux circuleront trois fois par jour la semaine entre Metz (bureau de poste de la place Saint-Martin) et Saint-julien et deux fois les dimanches et jours de fêtes.
5° Les écarts La Wade, Baille-en-Haut et Pont-Sauvage et les maisons situées sur la route militaire qui jusqu'à présent faisaient partie de la circonscription postale de Saint-Julien, dépendront désormais du bureau de poste à Vallières. (LL)


Le jour bénit  , ce Mercredi 25 Mars 1908....

 

Inauguration du chemin de fer de Metz Vigy et Anzeling. - Aujourd'hui arriveront à Metz MM. Wakerzapp, directeur général des chemins d'Alsace-Lorraine ; Frankes et Rhodes, supérieurs de gouvernement ; Storm et Renaud, conseillers de gouvernement, tous à Strasbourg, pour assister demain mercredi à l'inauguration du chemin de fer de Metz-Vigy Anzeling. Ces messieurs descendront au Grand Hôtel. On attend en outre M. Pierson, député du Landesausschuss pour l'arrondissement de Metz-campagne. (LL)

A la nouvelle gare de Metz . - On travaille avec une activité fiévreuse à l'achèvement de la nouvelle gare. Des artisans de différents métiers sont occupés dans les nombreuses salles de ce vaste bâtiment et sur les quais pour assurer l’inauguration de la gare à la date fixée. Les rues donnant accès à la gare sont également mises en état et seront terminées d'ici quelques jours. On dispose de petits squares qui orneront la place devant la gare. Les réverbères à gaz seront posés incessamment. Tout ce quartier prend peu à peu tournure. (LL)

Inauguration du Chemin de fer de Metz-Vigy-Anzeling   L'inauguration d'aucune autre ligne de chemin de fer en Lorraine n'avait été attendue avec autant d'impatience que celle de la ligne de Metz à Vigy et à Anzeling. La région que traverse cette nouvelle voie passait à juste titre pour une de plus abandonnées du département. Depuis longtemps déjà les représentants des populations intéressées avaient travaillé pour obtenir ce chemin de fer. Il fallut des efforts persévérants pour faire adopterle projet, et il y aurait un chapitre curieux à écrire sur les péripéties par lesquelles il dut passer. Il convient ici de rendre hommage au dévouement que déploya en particulier feu M. Régnier, le représentant du canton de Vigy au Conseil général, député du Landesausschuss, lequel, comme l'a fort bien dit M. Pierson au cours du repas qui a eu lieu hier à Vigy, à la suite de l'inauguration de la nouvelle ligne, a été à la peine mais n'a pas eu la satisfaction d'être à l'honneur.
Plus tard lorsque la construction de la ligne fut décidée, des difficultés imprévues, d'ordre technique, surgirent. Le pays que sillonne le chemin de fer de Metz à Vigy et à Anzelingest caractérisé par une succession ininterrompue de collines et de dépressions qui devaient donner beaucoup de fil à retordre aux ingénieurs. On se rappelle la lenteur des travaux de construction des viaducs de Nouilly, de Failly et de Villers-Bettnach, les éboulements successifs qui se produisirent pendant la percée du tunnel de Failly. On peut bien dire qu'aucune ligne en Lorraine n'a nécessité autant de travaux d'art, en raison de la configuration du sol et de la nature du terrain, que précisément cette ligne de Metz-Vigy-Anzeling. En la parcourant hierpour la première fois en train spécial, nous avons pu nous en rendre compte : tantôt ce sont de profondes tranchées qu'il a fallu creuser en consolidant les talus ; tantôt ce sont de larges vallées qu'il a fallu franchir à l'aide d'immenses constructions en fer. Ajoutons que cette ligne pourra revendiquerl'honneur de figurer parmi les plus coûteuses de l'Allemagne. Quelques chiffres sont plus éloquents qu'une longue description.
La ligne, qui a une longueur totale de 30 kilomètres a coûté 24 millions, soit 800 000 M par kilomètre. Le viaduc de Failly, long de 600 mètres et d'une hauteur de 35 mètres, a nécessité une dépense de 2,500,000 M, le tunnel de Failly a absorbé 1,800,000 M ; les viaducs de la vallée de Vallières, de la canner et de Villers reviennent chacun à un million ; le tunnel de Saint-Bernard, d'une longueur de 925 mètres, représente une dépense de plus de deux millions.
De même que pour les autres lignes construites en Alsace-lorraine par l'administration des chemins de fer de l’Empire, le Landesausschussa accordé pour celle-ci une subvention de 40,000 M par kilomètres, ce qui, il est vrai, ne représente qu’une faible partie de la dépense totale. Mais si la nouvelle ligne ne sera pas d’un grand rendement financier pour l’Empire, d'autres sont plus productives. Ce n'est d'ailleurs un secret pour personne que la ligne de Metz à Anzelingest appelée à avoir une importance stratégique de premier ordre. Elle est à deux voies. Quand les lignes de communications vers le nord-est de la province rhénane seront achevées, la ligne de Metz-Vigy-Anzeling-Dillingen-Türkismühle représentera le trajet le plus court entre Metz et Mayence.
Ce qui nous importe pour le moment, c'est, ainsi que nous le disions plus haut, qu'une des régions les plus délaissées de la Lorraine soit dotée d'une voie de communication.

* * *


La cérémonie ...

Après ces quelques considérations d'ordre général, parlons maintenant de la cérémonie d'inauguration proprement dite qui a mis en liesse les populations de toutes les localités situées sur le parcours de la nouvelle ligne.
Le départ de la gare de Metz est fixé à 9 heures du matin. Les invités se réunissent dans le salon réservé aux réceptions de l'Empereur. Nous remarquons : S. Exc. le général de Prittwitz et Gaffron, commandant du 16e corps d'armée, accompagné du lieutenant-colonel de Falkenhayn, chef de l'état-major général, et du colonel Michaelis, chef de l'état-major du gouvernement militaire ; M. Wackerzapp, président de la Direction générale des chemins de fer d'Alsace-Lorraine, accompagné de plusieurs fonctionnaires des chemins de fer, dont MM. Rhode, conseiller supérieur, Renaud et Storm, conseillers ; de Jonge, inspecteur, etc. ; M. le comte de Zeppelin-Aschhausen, président du département, accompagné de MM. Cailloud, conseiller de gouvernement et des travaux publics, baron de Richthofen, inspecteur des travaux publics, et Dr Ullersperger, assesseur de gouvernement ; M. Stehle, directeur supérieur des postes à Metz ; M. de Lœper, directeur de l'arrondissement de Metz-campagne ; (plus tard M. Kleemann, directeur d'arrondissement à Boulay, et M. Schlössing, directeur de Thionville-Est, se joindront aux notabilités administratives) ; MM. Strœver, maire, et Heidegger, adjoint de Metz ; M. Müller, président de la Chambre de commerce. Du côté des représentants du pays, nous notons la présence de MM. Pierson, député du Landesausschuss pour l'arrondissement de Metz-campagne ; Weber, député de l'arrondissement de Boulay ; Bourger, conseiller général de Bouzonville, député du Landesausschuss, auxquels s'adjoindront plus tard MM. Thinesse, conseiller général de Vigy, et Semin, conseiller général de Metzerwiese.
Un train spécial composé de quatre grandes voitures à couloir et remorqué par une locomotive d'un type nouveau - elle a nom « Henriette» - attend les invités. Le convoi suit une vaste courbe pour obliquer près du pont de Magny vers la nouvelle gare des marchandises. L'enchevêtrement des voies est tel qu'on a peine à reconnaître le paysage et il faut faire appel à ses souvenirs topographiques pour s'orienter.
Nous passons près de la future gare des voyageurs avec ses nombreux quais. Partout des trains de ballast, des ouvriers occupés à consolider les voies. Dans la buée d'un léger brouillard de mars, les contours estompés de la Cathédrale et des principales églises de la ville nous servent de jalons pour nous rendre compte de l'immense arc de cercle que décrit la voie. A une allure assez rapide le train oblique vers le nord-est, passe entre les Bordes et Plantières, longe la nouvelle caserne de cavalerie et fait sa première halte à la gare de Vantoux. C'est Vallières-Vantoux qu'elle devrait se nommer, ainsi que M. Martini, maire de Vallières, en exprime le désir aux autorités en leur souhaitant la bienvenue sur le quai où attendent avec lui les membres des conseils municipaux des deux communes, les enfants des écoles, passablement de curieux. Un vin d'honneur est offert et accepté à la hâte. Ces réceptions vont se renouveler à toutes les stations et elles se ressembleront à peu de chose près.
Les représentants des communes se font l’interprète des remerciements et de la satisfaction de leurs administrés.


A Nouilly, c’est M. Tailleur, maire, qui remercie l’administration d’avoir accordé une halte si près du village, d'avoir amélioré les chemins en leur donnant une pente douce, d'avoir établi des chemins le long de la ligne de manière à éviter les terrains enclavés ; M. Tailleur remercie aussi les ingénieurs pour leur affabilité envers la population ; il n'a qu'un regret, c'est que Nouilly n'ait pas obtenu une voie de garage pour les marchandises.
A toutes les gares, d'ailleurs, M. le Président de la Direction des chemins de fer et M. le Président du département s'informent auprès de MM. les Maires des désirs que les populations auraient encore à formuler.


A Failly, M. Harter, maire, souhaite en ces termes la bienvenue à M. le comte de Zeppelin :
Monsieur le Président,
C'est avec une joie et une satisfaction toutes particulières que j'ai l'honneur de saluer en vous le représentant du gouvernement impérial de la Lorraine.
En ce jour de l'inauguration de la nouvelle ligne Metz-Vigy-Anzeling, je tiens à vous exprimer hautement les remerciements de toute la population de la commune pour le bienfait d'une ligne de chemin de fer et la construction d'une halte pour la commune de Failly.
Dans le courant de l'année 1907, nous avons demandé une voie de garage.
Si cette chose ne nous est pas accordée maintenant, nous espérons qu'elle nous sera accordée plus tard, quand le chemin d'accès à la gare sera construit et que le besoin s'en fera sentir davantage.
Pour le moment, nous remercions de tout notre cœur le gouvernement impérial de tout ce qui a été fait pour notre bien à tous. Messieurs, veuillez vous associer à ma reconnaissance en poussant avec moi un triple vivat en l'honneur de M. le Président de la Lorraine.

 



A Sanry-lès-Vigy, M. Hilaire improvise une allocution bien sentie qui est précédée et suivie de chants entraînants exécutés par les enfants de l’école. Une fillette en blanc récite avec beaucoup d'assurance un gentil compliment en allemand. Le vin d'honneur est servi sur le quai.
Au fur et à mesure que le train arrive dans une nouvelle gare, les notabilités de l’endroit, après la réception, y prennent place.


                           

 


VIGY : ,le chef-lieu du canton, a fait grandement les choses. La gare est décorée avec beaucoup de goût. Tout à l’heure, au retour d'Anzeling, nous remarquerons que l'intérieur du village aussi est coquettement orné. Tout le monde a voulu témoigner ainsi sa satisfaction. M. Thinesse, maire et conseiller général, fait les honneurs à l'arrivée du train. Sous la direction de M. Pollu, instituteur principal, les petits garçons enlèvent crânement plusieurs chants, dont le chant à la Lorraine. Des demoiselles en blanc offrent gracieusement le vin d'honneur aux invités. C'est une réception charmante qui n'a qu'un tort, c'est qu'elle est trop courte. Le chef de train, en effet, est implacable. L’horaire est fixé à l’avance et il faut l'observer. Il y a encore le tronçon de Vigy à Anzeling à inaugurer. Continuons donc à inaugurer.


                        

                         

Devant la gare de vigy


Bettsdorf-Bettelainville - la halte est assez loin du village. La réception y est simple et digne. Le train est peu à peu occupé par une jeunesse bruyante et joyeuse, qui prend gaiement sa part de la fête.
Nous traversons une région boisée, qui doit être fort curieuse à visiter en été. Des équipes d'ouvriers - des Italiens pour la plupart - travaillent à consolider les talus.



le Pont de la" Kanner" 


Voici Villers-Bettnach, siège d’une antique abbaye. M. le Maire, le magistrat de cette commune, prononce un petit discours, chef d’œuvre de concision et de sincérité. Le voici :
Messieurs,
Permettez-moi de vous souhaiter, au nom du Conseil municipal et de toute la population de cette commune, la bienvenue.
Nous remercions sincèrement toutes les autorités qui ont contribué à mener à fin ces travaux.
Puisse cette nouvelle voie rendre à cette contrée si déserte aujourd'hui, et cependant jadis si florissante, comme le témoignent encore ces ruines d'un siècle passé, un peu de sa grandeur d'autrefois.

Piblange- dix minutes d'arrêt. Nous voici dans la région de langue allemande. M. Maillard, maire, exprime sa joie de ce que la région, si longtemps isolée du reste du monde, puisse enfin utiliser le chemin de fer. Nous en sommes cordialement reconnaissants au gouvernement, dit-il, et nous espérons que cette voie de communication contribuera à la prospérité de la contrée. Il porte un triple vivat à M. le comte de Zeppelin et aux invités. Des jeunes filles habillées en blanc ont à dire un compliment et à offrir un bouquet à M. le Président de la Lorraine ; mais elles se trompent d'adresse : C'est M. le Président de la Direction des chemins de fer qui bénéficie de cette ovation pendant que M. de Zeppelin s'entretient avec M. Mansuy, instituteur, dont les élèves ont rehaussé la fête par un chant bien enlevé.


Il est midi passé lorsque le train spécial arrive à Anzeling. Ici, M. Schneider, maire et conseiller d'arrondissement, accueille les autorités. Les enfants des écoles sont naturellement de la partie. Mlle Hesling présente un bouquet à M. Wackerzapp et verse le vin d'honneur aux invités.

Retour à Vigy pour déjeuner ...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le groupe des autorités et des invités à l'issue du banquet à l'Hôtel de Lorraine à Vigy.

(On remarque en particulier : MM. Wackerzapp, président de la Direction générale des chemins de fer ; M. le comte de Zeppelin, président de la Lorraine ; MM. Stehle, directeur supérieur des postes à Metz ; Strœver, maire de Metz ; Muller, président de la Chambre de commerce ; Weber, député du Landesausschuss ; des fonctionnaires, des maires, etc.)


La première partie de l'inauguration est terminée. On revient à Vigyoù un déjeuner attend les invités à l'hôtel de Lorraine. Le menu combiné avec beaucoup d'à propos – chaque station a eu sa part dans les dénominations - y a été préparé par M. Wirtz, traiteur de la Cour, tenancier du buffet de la gare de Metz, et c'est tout dire. Les convives, au nombre de 49, lui font le plus grand honneur. La série des toasts est ouverte par M. Wackerzapp, qui porte un vivat à S. M. l’Empereur, sous le règne duquel cette œuvre pacifique a pu s'accomplir. En allemand d'abord, puis en excellent français, M. le comte de Zeppelin exprime les vœux de l’administration pour que les espérances des populations se réalisent quant aux résultats économiques qu'elles attendent de la nouvelle ligne. Il prie M. le président de la Direction des chemins de fer de prendre aussi en considération les autres devis qui peuvent encore être formulés relativement à de nouvelles lignes de chemins de fer, mais il conseille aussi aux populations de contribuer pour leur part à la réalisation de ces vœux en secondant les efforts de l'administration des chemins de fer. M. le comte de Zeppelin remercie tous ceux qui ont travaillé à la construction de la voie et termine par un vivat à l’administration de l'Empire, à l'administration des chemins de fer et à M. Wackerzapp.
Ce dernier prend de nouveau la parole et s'étend sur les dépenses considérables occasionnées par la ligne inaugurée. Il en fait ressortir les avantages et insiste sur la coopération de l'administration de l'Empire avec l'Alsace-Lorraine et sa représentation. Son toast s'adresse à la continuation de cette coopération entre l’Empire et l'Alsace-Lorraine, à l’entente entre le pays et ses habitants, entre le gouvernement et la population.
Prennent encore la parole : MM. Pierson, qui après avoir adressé des remerciements à l'administration des chemins de fer et rappelé les efforts de feu M. Régnier en faveur de la nouvelle ligne, porte un toast à M. le Président, et M. Müller, président de la Chambre de commerce, qui remercie la Direction des chemins de fer d'avoir inauguré la ligne trois mois avant l'achèvement de la nouvelle gare de Metz.
A 3 h. 35 on repart, les uns pour Metz, les autres pour Anzeling. La nouvelle ligne est inaugurée à la satisfaction générale.


 

L'inauguration du chemin de fer de Metz à Vigy et à Anzeling.
Devant l'Hôtel de Lorraine, à Vigy.

Au milieu : M. le Président de la Lorraine ; à l'extrémité à droite : M. de Lœper, directeur de Metz-campagne ; à l'extrémité à gauche : M. Kleemann, directeur de Boulay. Puis : MM. Pierson, Bourger, députés du Landesausschuss ; Semin et Thinesse, conseillers généraux.


Quelques Jours après ..... 

Vendredi 27 mars 1908

« On en parle depuis trente, depuis quarante ans » nous disait hier matin un Maire avec qui nous avions le plaisir de nous entretenir des avantages qu'il attend de la nouvelle voie ferrée pour notre commune. Donc, on en a parlé assez longtemps, on y a travaillé cinq ans et demi, et la voilà terminée et inauguré solennellement. Les travaux ont été commencés en automne 1903 et ont duré jusque ces jours derniers. Mais procédons par ordre.
C’est à la gare, dans la salle dite de l'Empereur, que sont introduites les personnes participant à l'inauguration. M. Wackerzapp, conseiller intime, président des chemins de fer d'Alsace-Lorraine, fait les honneurs de la maison et reçoit ses invités avec une obligeance marquée d'un petit sourire qui s'est maintenu toute la journée et qui a charmé bien du monde. Nous remarquons dans la grande pièce aux tentures austères : MM. le comte de Zeppelin, président du département, Stehle, conseiller intime, directeur supérieur des postes, Rhode, conseiller supérieur de gouvernement, Strœver, maire de Metz, Weber, Pierson, Bourger, membres du Landesausschuss, von Lœper, Kleemann et Schlössingt, directeurs des arrondissements de Metz, Boulay et Thionville-Est, Th. Muller, conseiller de commerce, président de la Chambre de commerce, Heidegger, adjoint au Maire de Metz, le baron de Richthofen, conseiller des travaux publics, Storm et Renaud, conseillers de gouvernement, de Jonge, inspecteur des travaux publics. L'administration militaire était représentée par S. Exc. Le général von Prittwitz et Gaffron, commandant le 16e corps d'armée, le colonel Michaelis et le lieutenant-colonel von Falkenhayn, tous les deux officiers de l’état-major, à Metz.
A 9 heures précises, nous montons dans le train spécial qui nous emmène aussitôt vers les régions que la plupart des Messins ne connaissent guère encore. Nous suivons d’abord la voie de Château-Salins, ensuite celle de Forbach, traversons la vallée de la Seille pour passer au bout de 12 minutes près de la gare aux marchandises et nous engager sur la nouvelle voie. A droite, Queuleu et Plantières, à gauche, voilée d'une légère brume, Metz avec ses nombreuses églises, sa cathédrale. Le train file avec prudence, comme il sied à un train qui porte des voyageurs de - notre importance. Il s'arrête. La première station. L'arrivée du train est saluée par des coups de canon et les vivats de la foule qui se presse sur le perron. Le bâtiment de la gare est coquettement décoré. Il se trouve sur le territoire de Vallières et porte le nom de Vantoux. On descend. M. Georges, adjoint au Maire de cette dernière commune, adresse aux représentants des autorités les remerciements de ses concitoyens pour le chemin de fer depuis si longtemps convoité, tandis que M. Martiny, maire de Vallières, voudrait que la station portât également le nom de sa commune. La réponse qui lui est donnée laisse entrevoir une station Vallières-Vantoux ou Vantoux-Vallières. Mais, pour l'amour de Dieu, pas de jalousie ! La jeunesse scolaire chante le « Heil dir im Siegerkranz », les demoiselles Nicolas et Steffen présentent le vin d’honneur, et nous regagnons nos compartiments. Plus seuls. Oh, non. Le premier train est gracieux et reçoit à bras ouverts et emporte gratuitement quiconque veut se confier à ses velours. Car, sachez, il n'y a que des premières et des seconde. Pas étonnant que longtemps avant d'arriver à Anzeling, tous les wagons soient bondés de voyageurs, hommes, femmes et enfants, si bien qu e votre serviteur a eu le plaisir douteux de rester debout les trois quarts du chemin. Derrière Vallières, le premier grand ouvrage d'art, un viaduc de 300 mètres de long et 29 mètres de haut. A Nouilly, M. Tailleur, maire, se félicite de ce que « maintenant seulement on va vivre », mais il regrette que la gare soit un peu petite et n'ait pas de voie de garage. Le tunnel de Failiy, que nous passons ensuite, a une longueur de 770 mètres et a coûté la bagatelle de 1,800,000 M., et le viaduc, qui surplombe la vallée de Failly, une majestueuse construction en fer, qui se trouve à la sortie du tunnel, est long de 600 et large du 35 mètres. Coût : 2 millions et demi. A Failly, qui n’a qu’une halte, M. le Maire, exprime le modeste vœu de voir construire un chemin d’accès le jour où le besoin s’en fera sentir, et termine son petit speech par un triple hourra en l’honneur du Président de la Lorraine qui renvoie en sourient le compliment à son voisin, M. Wackerzapp. Le seul membre du clergé qui se soit dérangé pour venir saluer le Progrès, ce fut M. le curé de Sanry-lès-Vigy, où du reste la réception a été des plus belles et des plus cordiales : M. le maire a prononcé un discours bien senti, les enfants ont chanté deux morceaux sous la direction de leur maître, qui les accompagnait sur son harmonium, de gentilles fillettes ont dit des compliments dans les deux langues et ont présenté des fleurs.
fleurs. Et ne pas oublier le vin d'honneur, qui d’ailleurs n’a fait défaut, croyons-nous, qu’à Bettelainville qui nous a fait l’accueil le moins chaleureux, évidemment en raison de la distance un peu grande qui sépare le village de la gare, 1800 mètres. Avant d'arriver à Bettelainville, naturellement nous avons présenté nos hommages au chef-lieu de canton, à Vigy, où le nouveau maire, M. Thinesse, avait dignement arrangé les chose.
Entre Bettelainville et Villers-bettnach, nous voyons à gauche les ruines de l'abbaye des moines cisterciens qui date du neuvième siècle. Vint ensuite le tunnel de Saint-Bernard, long de 926 mètres et valant la somme rondelette de deux millions de mark. Piblange nous a ménagé une réception également fort aimable : allocution de l’adjoint, M. Aubertin, en allemand, fillettes en blanc, compliments, fleurs, chants, vin d’honneur.
La station terminus, Anzelingen, gare depuis nombre d’années déjà, n’avait non plus rien négligé, cela va sans dire, pour fêter le beau jour qui la relie aujourd’hui également à Metz, et M. le Maire n’a formulé qu’un seul désidératum, celui d’avoir, un jour, une salle d’attente de 2e classe. – On verra, a répondu M. Wackerzapp, lors de l’agrandissement de la gare. Dix minutes d'arrêt, ainsi qu partout ailleurs, et nous retournons à Vigy pour aller nous reposer à l’hôtel de Lorraine de M. Mangin, où M. Wirtz, le buffetier de la gare de Metz, nous sert un excellent déjeuner. Au champagne, M. Wackerzapp, président de l’administration des chemins de fer d'Alsace-Lorraine, ouvre la série des toasts en proposant un triple vivat en l'honneur de l'Empereur dont la sagesse a su nous assurer cette paix qui permet la conception et l'exécution d’œuvres telles que la construction de ce chemin de ferqui marque pour une si belle région de la Lorraine le début d'une ère de prospérité. M. le Président de la Lorraine souhaite que la nouvelle voie contribue à la prospérité du pays en général et de la région en particulier ; il remercie le Landesausschuss et l’administration des chemins de fer qui ont rendu possible la construction du chemin de fer et espère qu’on verra encore d’autres projets de réaliser. Cependant, il faut qu'on s'entraide, c’est-à-dire que dans les questions de terrains on n’oublie point que c’est souvent qu’en donnant que l’on obtient. L'orateur remercie encore une fois le Landesausschuss et l'administration des chemins de fer et vide son verre en leur honneur. Dans un second discours, M. Wackerzapp fait ressortir l’importance économique du trouçon qu’on vient d'inaugurer, en rappelant ce qu'il a coûté : 24 millions de mark, soit 800,000 M. par kilomètre. Sur cette somme, l’Alsace-Lorraine a fourni 1,400,000 M. Grâce à la collaboration heureuse et féconde de l'Empire et du Pays, l'achèvement de l'œuvre a été possible, et c’est pourquoi l’honorable Président propose un hoch ! aux populations lorraines, au gouvernement et au Landesausschuss.
M. Pierson, député au Landesausschuss, est convaincu que la nouvelle ligne sera une source de bien-être pour nos populations, et c’est à ce titre que nous avions tout lieu de nous féliciter de son achèvement. Un seul regret cependant se mêle à notre satisfaction, dit-il : c'est l'absence de celui qui, ayant été à la peine, n'a pu être à la joie, (M. Régnier). Conservons-lui un pieux souvenir. M. Pierson toaste aux deux Présidents. M. Muller, président de la Chambre de commerce, propose un triple vivat à l’administration des chemins de fer, dont l’obligeance a permis d'avancer de trois mois l’inauguration, qui n'était prévue que pour la 1er juillet, date de celle de la nouvelle grande gare de Metz. (Le service de la ligne se fera encore jusqu'au 1er juillet par le Sablon.) Le dernier toast a été celui de l’entrepreneur M. Menzel, de la maison de construction O. et E.-A. Menzel, en l’honneur de M. Storm, conseiller de gouvernement, qui a si sagement et si vigoureusement dirigé la barque de l’œuvre qui vient d’être terminée.
Tous les discours étant prononcés, le succulent menu de M. Wirtz épuisé et deux heures ayant sonné depuis vingt minutes déjà, nous retraversons Vigy qui s’est paré de fleurs et de guirlandes, a arboré les drapeaux et élevé un petit arc de triomphe, pour nous rendre à la gare, où nous attendait notre aimable train qui nous débarque à Metz vers 4 h. ½.
La journée fut belle et pour nous et pour le pays de Vantoux. (GdL)

Nous donnons ci-après, à titre de curiosité, le menu du déjeuner servi mercredi à l’Hôtel de Lorraine, à l’occasion de la réception officielle de la nouvelle ligne Metz-Vigy-Anzeling :

 

Hors-d'œuvre messins comme entrée
Côtelettes de veau à la mode de Vigy
Légumes de Vantoux et de Nouilly
Dindon d'Anzeling
Salade de Failly et de Sanry
Crème glacée de Bettlainville avec langues de chat
Fromage et beurre de Lorraine
Dessert de Villers-Bettnach
Café et liqueurs de Piblange
Vin blanc 1904 de Trittenheim
Scy rouge 1893
Champagne Bisinger. (GdL)

 

 

 

                                                                       ***

                              100 Ans et quelques jours après ...



 

Coupure du ruban ouvrant la voie vers une nouveau siècle
d'histoire heureuse et humaine , nous l'espérons .


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de Gilles Zolver Président de l'A.L.E.M.F.

Le 24 Mai 2008 , j'étais très fier de présider cette commémoration du Centenaire de la Ligne de Chemin de Fer Metz -Vigy - Anzeling entouré des Bénévoles de L'A.LE.M.F et des réprésentants des Communautés de Communes de l'Arc Mosellan et du Haut Chemin , de Mr le Sénateur Masson et de Mme la Député Filippetti , des Maires des communes voisines et de Mr Eric pieczak le Conducteur du TGV recordman du monde de vitesse sur rail ( V150 - 574.8 km/h ) , une pensée particulière à toutes ces personnes qui ont construit cette ligne , dans le bonheur , mais aussi dans la souffrance avec courage ,à ceux qui se sont battus pour sa construction et à ceux qui se battent encore aujourd'hui pour quelle continue à  exister ,100 ans après ....  beaucoup de respect pour ces femmes et ces hommes qui ont écrit et qui écrivent encore aujourd'hui l'histoire ferroviaire dans la Vallée de la Canner,

 

ouvriers de la voie en 1913
 

 

 

"Puisse-t-elle réaliser toutes les espérances

qui s’y rattachent......"

 

Mr le Maire de Vigy Thinesse

25 Mars 1908

 

 

 

 

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